Oser ambitionner l'excellence
Article "Oser ambitionner l’excellence" - revue Compass - 2013
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Comment une école située dans un village de 1.700 habitants parvient-elle à attirer 2.500 personnes? Il y a la proximité de la ville de Namur avec ses banlieues qui ne cessent de s’étendre et deux autoroutes juste à côté du site, mais cela suffit-il pour expliquer ce succès? Nous avons posé la question, à Olaf Mertens, directeur de l’Institut de la Providence de Champion.
La Providence, c'est une école supérieure où sont formés quelque 550 instituteurs et régents, une école primaire et une maternelle avec environ 600 élèves et une école secondaire comptant 1.140 élèves. La Providence, c'est aussi un site exceptionnel avec un parc et un château datant de 1778. Cette ancienne maison-mère des sœurs de la Providence et de l'lmmaculée Conception formait déjà des institutrices en 1836.
Olaf Mertens : « Aujourd’hui, nos élèves viennent principalement de la banlieue nord-est de Namur, une zone encore rurale mais très urbanisée depuis une quinzaine d’années. Beaucoup de gens qui habitaient près de Bruxelles redescendent. Ensuite, il y a les gens qui travaillent à Namur et qui quittent l'autoroute pour déposer leurs enfants. Et puis, nous avons notre réputation. »
Fier d’être intello
Quelle est donc cette fameuse réputation ?
Olaf Mertens : « Nous sommes une école réputée d'intellectuels. Ça a toujours été comme ça. À l'époque. quand j'ai démarré en tant que sous-directeur dès 2002, l’un de mes objectifs était de passer ce cap-là et de ne pas être gêné de dire qu’on vient de Champion, mais justement d'être fier de ce que nous sommes et de ce que nous proposons. Notre objectif a toujours été de proposer l’excellence. Nous avons développé des pôles d’excellence, entre autres toute l’informatisation, le suivi des élèves et aussi un service de restauration de qualité. »
Le Chinois à Champion
Offrir des services de qualité ne suffit bien évidemment pas pour convaincre parents et élèves à la recherche d'une école à la hauteur de leurs attentes et de leurs rêves d’avenir.
Olaf Mertens : « Nous sommes une école avec des élèves très polis, éduqués, prêts à s’investir dans beaucoup de projets. ll y a plein d’activités différentes. Ainsi, nous sommes l’une des premières écoles en Wallonie à démarrer des cours de chinois dès la première année. Cette année, nous avons encore 36 élèves de première sur nos 224 qui prennent une heure de chinois en plus de leur horaire. Bien évidemment, il s'agit d’une initiation. Mais maintenant, dès cette année, grande nouveauté et c’est une première en Wallonie et peut-être bien en Belgique nous offrons 2 heures de chinois par semaine en cinquième. Les élèves qui ont fait quatre ans d’initiation arrivent maintenant en cinquième et étaient fort intéressés. Ces cours de chinois ont d’ailleurs amené nos élèves à partir en Chine. Mais nous avons aussi des projets d’échange linguistique plus près, notamment avec le collège de Dendermonde.»
Dans un établissement où l’on travaille dur, y a-t-il également de la place pour les loisirs ?
Olaf Mertens : « Tout à fait. Nous avons aussi un grand spectacle. Je tiens fort aux possibilités d’activités qui lient les profs et les élèves des différentes années. Nous avons donc un très grand spectacle qui se fait une fois tous les deux ans. 130 à 150 élèves et professeurs se produisent sur scène en voie directe, instruments, musiciens Tout est fait par l’école. Trois représentations de 400 personnes. C’est vraiment'un beau projet. »
Un élève devant la classe
Cette interaction entre professeurs, élèves et direction donne également lieu à de nouvelles initiatives.
Olaf Mertens : « Je peux vous donner deux exemples. J’étais en vacances et il y a un élève qui m’envoie un mail en disant "Monsieur, je suis très bon en programmation informatique. Je propose des cours gratuits sur le temps de midi, est-ce que vous êtes d’accord ?". Bien entendu, je n’ai pas dit non. La même chose pour un élève qui propose désormais des cours d’infographie. Nous avons un conseil d’élèves, un groupe de délégués de classe qui développent le projet de tutorat, c’est-à-dire que des élèves vont aider d’autres élèves sur le temps de midi. ll y a donc toutes sortes de projets qui naissent grâce aux initiatives des élèves. »
C’est donc ainsi que, dans ce cadre respirant l’histoire, la culture et la nature. l’école se prépare pour faire face aux défis de l’avenir, dont le virage numérique en est un. Un défi que le directeur relève volontiers : « Pour pouvoir demander aux élèves de travailler correctement, il faut les respecter en leur donnant, si possible, les conditions les plus optimales. Mon objectif. c’est de leur dire ‘je vous offre le mieux, j’attends de vous le mieux ! »